Campagne de prévention cybercriminalité – Grooming

De quoi s’agit-il ?

Le grooming, ou pédopiégeage en français, désigne la stratégie mise en place par un adulte mal intentionné pour créer un lien de confiance avec des enfants afin de commettre des abus ou des actes d’ordre sexuel ou encore de les exploiter sexuellement. Les études distinguent le grooming en ligne et hors ligne. Dans les cas de grooming hors ligne, l’auteur va chercher à établir une relation intime avec sa victime. Parfois, il arrive que l’auteur essaie de gagner la confiance de l’entourage de l’enfant pour faciliter les contacts avec ce dernier et parvenir plus facilement à ses fins. Pour le grooming en ligne, l’auteur va prendre contact avec les jeunes sur internet, que ce soit sur des réseaux sociaux, des forums de discussion ou encore des sites de jeux vidéo. Les auteurs se font généralement passer pour des jeunes afin d’entamer une discussion avec des enfants ou adolescents. Dans ce cas, l’objectif est d’établir un contact d’ordre sexuel et, dans certains cas, de les rencontrer physiquement pour abuser d’eux.

Les auteurs

Les groomers sont généralement des hommes pédophiles mais il peut également s’agir de femmes dans certains cas. A travers cette pratique, ils souhaitent obtenir des actes sexuels que ce soit sous la forme de photos, de vidéos ou encore à travers une rencontre physique.

Les auteurs essaient, dans un premier temps, d’établir des liens d’amitiés avec la victime. A travers la pratique du grooming en ligne, leur but est de gagner la confiance des jeunes pour obtenir des informations personnelles mais surtout des photos intimes ou des vidéos pour leur propre excitation sexuelle. Pour certains, cela n’est pas suffisant et ils vont aller plus loin et tenter d’organiser une rencontre avec la victime pour, dans le pire des cas, abuser d’elle. Il arrive également que le but de certains soit la recherche de pornographie enfantine qu’ils peuvent ensuite revendre.

Les victimes

Bien que tous les enfants puissent être victimes de ce genre de pratique, il semblerait que les jeunes manquant de confiance en eux, mal dans leur peau ou encore ayant besoin d’attention soient des cibles privilégiées par les auteurs. Selon des études, la part de victimes qui rapporte immédiatement à leurs parents ou à une source proche les comportements abusifs auxquels elles sont confrontées sur internet est très faible. Les enfants représentent une population vulnérable qu’il s’agit de protéger tout particulièrement, notamment en ce qui concerne leur développement sexuel.

Caractéristiques du grooming

La caractéristique principale du grooming réside dans la construction d’un lien de confiance entre l’auteur et sa victime. Pour ce faire, le prédateur va tout mettre en œuvre pour être perçu de manière positive auprès de l’enfant ou de l’adolescent. Il va faire preuve de compréhension, lui accorder de l’attention tout en lui donnant l’impression qu’il est quelqu’un de spécial. Ainsi, l’auteur fait son maximum pour se donner l’image du confident idéal.

Tout au long de ce processus de grooming, l’auteur va tenter de manipuler sa victime. Cette manipulation peut prendre différentes formes en fonction de la personnalité de l’auteur lui-même, celle de sa victime ou encore des circonstances. Ainsi, cela peut se traduire par des compliments mais également par de la peur ou de l’intimidation. En effet, lorsque l’auteur reçoit les premières photos, il est possible qu’il les utilise pour faire chanter l’enfant ou l’adolescent dans le but d’en obtenir toujours plus. Dans tous les cas, l’auteur manipule la victime afin que la relation demeure secrète.

Une autre caractéristique du grooming est liée à l’accessibilité à une cible. En ce sens, internet a facilité énormément les choses puisque le grooming en ligne est en progression ces dernières années. Cela s’explique par le fait que, de nos jours, les jeunes sont toujours plus nombreux à avoir accès au monde en ligne et ce, toujours plus tôt dans leur vie.

Un autre élément caractérisant cette pratique concerne la communication qui va plus ou moins rapidement s’orienter vers un discours sexualisé. En effet, certains auteurs prennent un peu de temps pour créer un lien de confiance avec la victime avant d’aborder la thématique de la sexualité. D’autres en revanche, vont se montrer très directs et confronter la victime à des questions sexuelles très tôt dans l’échange. Dans la majorité des cas, force est de constater que les conversations arrivent très vite sur le terrain sexuel.

Finalement, une dernière caractéristique qui touche plus particulièrement le grooming en ligne est la tromperie. Internet va faciliter cette dernière dans la mesure où l’auteur peut se cacher derrière un faux profil. Ce faisant il se fait passer pour quelqu’un de beaucoup plus jeune. Toutefois, ce n’est pas toujours le cas et il arrive que le jeune soit au courant qu’il communique avec un adulte en ligne. Le fait que certains enfants ou adolescents soient au courant témoigne de la puissance du lien créé entre l’auteur et sa victime.

Le grooming et le Code pénal

A l’heure actuelle, le Code pénal suisse ne contient aucun article spécifique dédié au grooming. Toutefois, cette pratique ne demeure pas impunie et est généralement sanctionnée par les articles réprimant le harcèlement sexuel (art. 198 CP), les actes d’ordres sexuels avec des enfants (art. 187 ch. 1 CP) ou encore la pornographie (art. 197 CP).

Conseils destinés aux parents

  • Faire comprendre à l’enfant qu’une prudence extrême s’impose en cas de prise de contact par des personnes inconnues.
  • Conseiller à l’enfant de ne rien partager de sa vie privée en ligne et insister sur l’importance d’utiliser les paramètres de confidentialité les plus restrictifs possible.
  • Dire à l’enfant qu’il est déconseillé, d’une manière générale, de rencontrer personnellement des gens qu’il a connu sur internet. S’il y tient à tout prix, la rencontre devrait avoir lieu de jour et dans un lieu public. Il faudrait veiller de plus à ce qu’une personne adulte de confiance soit informée du lieu de rendez-vous et du nom de l’autre personne. Si l’enfant est âgé de moins de 16 ans, il vaut vraiment mieux qu’il y renonce.
  • Parler avec l’enfant de ce qu’il vit sur internet ou lui proposer d’en parler avec une autre personne de confiance.
  • Expliquer à l’enfant le grave risque que représente l’utilisation à mauvais escient ou à des fins abusives de photos ou vidéos de lui. Insister sur le fait que chaque photo transmise doit être telle qu’on aimerait la voir dans le journal.
  • Si un enfant est victime de grooming, il a besoin de solidarité et de soutien, pas de sanctions morales.

Communiqué émanant de la Police cantonale vaudoise